Le verger de Foudon a 50 ans !

   Le verger de Foudon a été planté en 1963 (il y a 50 ans) sur le terrain qui était un champ à la disposition du presbytère de Foudon. L’ensemble du bénéfice presbytéral ou bénéfice ecclésiastique (autrefois appellation du lieu de résidence d’un prêtre), comprenait le bâtiment de fonction (la cure) et ses annexes avec le jardin ainsi qu’un grand champ. A l’arrière des bâtiments : une cour en fait partie et était entourée de murs. Certaines kermesses y ont connu un excellent succès. Le champ, (objet de cette présentation) était en partie cultivé par Mme André, la sacristaine de ce temps-là. L’autre partie était utilisée par un stand de tir à la carabine, mis en place par l’abbé Alexandre Perrault. Ce sport a eu un certain succès pour meubler les après-midi du dimanche.
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   Le dernier prêtre qui a résidé dans la cure de Foudon (l’abbé Préaux) a quitté les lieux en 1962. Après son départ, la cure de Foudon est devenue pour une partie la résidence de la secrétaire de mairie. Deux pièces restèrent à la disposition des activités paroissiales : ACE, Catéchèse, etc… Toute une évolution s’est accélérée à ce moment-là : la cour est devenue le parking actuel de Foudon, la famille André a quitté le pays, le stand de tir a eu moins d’adeptes, le succès des kermesses n’était plus ce qu’il avait été.
   Comme il était impératif que la paroisse du Plessis-Grammoire ait des revenus : le conseil paroissial a décidé de planter dans le courant de l’hiver 1962-1963, le champ désormais libre, en pommiers de variété Golden. C’était la variété-phare de l’époque. Un bail avec la mairie du Plessis-Grammoire (propriétaire) fut signé avec effet au 1er janvier 1963. Pour une dépense de plantation de 1350 francs, une aide remboursable sollicitée de 1000 francs fut accordée par l’Evêché.
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   Le champ sur lequel la plantation a été installée est d’une superficie de 3360 m2 . Le but recherché (à part bien évidemment un revenu financier) était d’intéresser le maximum de paroissiens aux différentes étapes et travaux (taille, éclaircissage, récolte). Les plants de golden étaient de type « classique » c’est-à-dire virosés avec un porte-greffe non certifié. D’ailleurs il n’y avait que cela chez les pépiniéristes à l’époque. La formation des arbres fut choisie de type « drapeau Marchand ». Les distances de plantation étaient de 3 mètres entre rang et 2 mètres sur le rang. Une équipe responsable s’est constituée avec Louis Soret. Avec l’aide de ses précieux conseils, chaque bénévole avait son rang de pommiers à former, palisser etc. Ainsi certains bénévoles ont appris comment conduire leurs propres fruitiers. Les soins pendant la période de végétation, notamment la lutte contre les insectes prédateurs et les maladies cryptogamiques était assurée par Louis Soret.
   La première récolte a eu lieu 2 ans plus tard (178 kgs) vendue « bord verger ». Les arbres se sont développés et la production fut plus abondante. Elle fut cueillie d’abord en petites caisses et la vente réalisée par l’intermédiaire de la coopérative la Caval du Plessis-Grammoire. Pour une récolte en palox plus rapide et moins fatigante, en 1971, la décision fut prise d’adhérer à la coopérative « Les Vergers d’Anjou » à St Barthélémy. Les tonnages récoltés furent rapidement importants : 9 T 5 en 1971, 17 T 5 en 1974, 18 T soit 65 palox en 1976 année de la grande sécheresse. Les pommiers étaient plantés sur un terrain neuf avec peu ou pas d’éclaircissage puisque le calibre 55/60 était accepté et vendu. Cependant, dès 1966 il y eut un effondrement des cours de la pomme qui dura jusqu’en 1972 ; dû en partie à des plantations importantes généralisées en France et surtout une mauvaise organisation des marchés.
   Après cette période sombre, les prix sont revenus à un niveau raisonnable mais il fallait cueillir les fruits de calibre plus gros (+65mm). Les quantités récoltées étaient moindres (entre 10 et 15 T maximum de premier choix) avec de la grêle parfois et même en 1992 une mévente totale (retrait du marché). Le second choix allait à l’industrie. Le volume des arbres étant devenu trop important à cause d’un affranchissement des racines et les fruits de calibre plus petit (les pommiers avaient 20 ans), en 1983 il fut décidé de replanter par étape le verger en y ajoutant une variété pollinisatrice : Idared. Cette replantation se fit en axe vertical, avec des plants certifiés sans virus et un porte-greffe assaini. Les distances changeaient 3,75 x 1,50. Quelques années plus tard le second choix fut transformé en jus de pomme.
   Au départ la cueillette s’effectuait le samedi après-midi et souvent le dimanche matin : c’était un peu l’ambiance de kermesse avec des temps de pauses et des joutes oratoires ! Depuis quelques années, il faut compter davantage avec les retraités, donc en semaine, pour que la récolte destinée à la coopérative soit rentrée dans les délais. La bonne ambiance est toujours là, de même que pour la fabrication du jus de pomme. Il convient aussi de ne pas oublier le bénévolat actif pour le lavage et la vente en caisse des bouteilles de jus de pomme et celle des fruits de second choix.
   Cet apport financier a contribué largement à l’entretien des bâtiments et salles utilisés pour les activités paroissiales. Dans le même temps, il servait de « tampon » pour assurer l’équilibre des finances de la paroisse du Plessis, Sarrigné, Les Hauts d’Andard et Brain sur l’Authion.
   En 1996, avec la réorganisation de l’ensemble des nouvelles paroisses (voulue et menée rondement par l’Evêché), l’Association Saint Etienne a été créée dans le but de suivre au plus près les travaux de ce verger et gérer les revenus de celui-ci. Cette Association (loi 1901) reprend à son compte les différentes phases de suivi du verger et en confie la défense sanitaire au propriétaire du verger voisin. Ce qui était un complément de revenu dans notre ancienne paroisse (devenue relais), apporte chaque année un appoint non négligeable pour boucler le budget de la paroisse Saint François soit 2000 à 3000 € /an.
   L’équipe de départ de cette aventure s’est « amenuisé » au fil du temps. Ceux qui continuent seraient très intéressés par l’arrivée dans l’équipe de jeunes retraités. Une suggestion avait été émise : la nécessité d’avoir un correspondant dans chaque relais, chargé de solliciter 3 à 4 personnes à chaque stade d’intervention dans le verger, suivant les compétences de chacun. Ces correspondants seraient membres de droit de l’Association au même titre que tous ceux qui s’y intéressent.
   Une dernière remarque pour finir : le prix du kilo de pomme réglé en fin de saison par la coopérative n’a absolument rien à voir avec celui que vous pouvez observer sur les étals des grands magasins d’alimentation. Pour la récolte 2011 : l’écart entre le règlement de 19 centimes du kilo de beau calibre par la coopérative et le prix moyen observé sur les étals de 1 € 50 est significatif. Surtout quand on sait quels soins il faut apporter aux fruits pour qu’ils soient vendables. La marge prise par le commerçant trouve en partie seulement sa justification en voyant la façon dont ces mêmes fruits sont malmenés. D’un côté par le magasinier : en renversant les plateaux en vrac sur l’étalage et d’autre part le traitement que fait subir l’acheteur potentiel en triant et recherchant sous le tas les fruits qui lui conviennent. Il occasionne sans le savoir des mâchures qui rendent les autres fruits invendables. Là, comme pour toutes les denrées périssables : la chaîne du gaspillage n’est pas prête, hélas, de s’arrêter. Il faut toutefois rester optimiste et imaginer que la crise actuelle peut faire changer les comportements du consommateur et ramener une rémunération plus juste à ceux qui produisent ces fruits.
Roger Thibault
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Interventions lors de la soirée d'anniversaire du verger

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Soirée d'anniversaire du verger de Foudon

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              Visite de l'église de Foudon qui sert de lieu de stockage
 
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Des pommes  et du jus de pommes sont à vendre.
Renseignez-vous auprès de Dominique Trouillard et d'Armand Rabu.
  

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Date de création : 18/11/2013 @ 15:19
Dernière modification : 18/11/2013 @ 16:03
Catégorie : Les échos des relais - Le Plessis Grammoire
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