Isabelle et Paul sur le chemin de St Jacques de Compostelle
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Partis du Puy en Velay en 2007, nous étions arrivés à Roncevaux en 2010, après trois périodes de 3 semaines pendant les vacances d'été.  Depuis, nous avions fait quelques étapes sur le chemin d'Arles, et plus près de nous  Angers – Le Mont St Michel : Nous attendions la retraite pour reprendre le chemin en Espagne : 790 km de Roncevaux à St Jacques. 
 
Partis le 25 octobre d'Angers, nous avons rejoint Roncevaux en train et covoiturage, munis d'une crédentiale toute neuve, que nous étions allés chercher à pied, histoire de s’entraîner un peu, chez Gérard et Pascale Vaslin. 
 
Ce qui nous a sans doute le plus étonnés sur ce chemin d'hiver en Espagne c'est la grande variété des nationalités représentées :  il y avait d'autres français, bien sûr, et quelques espagnols, pas très nombreux en cette saison, mais nous avons aussi rencontrés des gens qui venaient  d'Italie, d'Allemagne, de Pologne, de Belgique, de Hollande, d’Écosse, d'Irlande,  de Floride et de Californie,  du Mexique,  du Brésil, d'Australie, de Taïwan, et un des groupes les plus nombreux, de Corée. 
 
Beaucoup sont partis de St Jean Pied de Port, avec l'étape très difficile, surtout en hiver de la montée des Pyrénées jusqu'à Roncevaux, à tel point qu'un groupe de Coréens s'est perdu dans le froid, et que l'un d'eux en est mort. D'autres étaient partis de très loin, il y avait déjà des semaines : Paris, Chambéry, le Nord de l'Allemagne, et même la Pologne. 
 
Pour échanger avec les autres pèlerins (peregrinos), ou avec les commerçants, c'était quelquefois le français, quelquefois l'espagnol, et bien souvent l'anglais, dans un vocabulaire, quand même assez limité... le "langage des signes" a été bien précieux aussi parfois. "Buen Camino !" est la salutation habituelle avant de se quitter : "Bon Chemin".
 
Nous n’avions pas de grandes conversations, en général, et il était difficile de connaître les motivations des uns et des autres... Au retour, on nous a prêté le livre de Jean-Christophe Ruffin, académicien, qui raconte son chemin dans "Immortelle Randonnée, Compostelle malgré moi", il n'hésite pas à dire : "Comment expliquer à ceux qui ne l'ont pas vécu que le Chemin a pour effet, sinon, pour vertu de nous faire oublier les raisons qui ont amené à s'y engager ? On est parti, voilà tout !"
 
Cependant, pour certains, surtout sans doute ceux qui font un long parcours, c'est le besoin de faire un break dans sa vie ; de vivre avec beaucoup moins de choses autour de soi, une vie plus simple et désencombrée de besoins, pas si essentiels, finalement... pour tel autre la nécessité de se prouver quelque chose à soi-même ; pour nous, certainement aussi, le désir de vivre un temps de couple privilégié, et de "marcher avec le Seigneur" dans les pas de tous les pèlerins qui nous ont précédés. 

En Espagne, il n'est pas nécessaire de réserver les gîtes à l'avance : on peut arriver vers 14h, et à 8h le matin, il faut être parti. Dans cette saison tardive, beaucoup de gîtes sont fermés, surtout après le 1er novembre, et cela nos a amené à faire parfois des étapes un peu plus longues que prévu : souvent plus près de 30km que de 20. Par ailleurs, comme il ne faisait pas très chaud, surtout après Pamplune, nous ne pouvions pas de faire de longue pause après le repas de midi, ce qui nous a sans doute été fatal : nous avons dû nous arrêter à Burgos pour cause de tendinite !  

Sur le chemin, nous avons rencontré plusieurs oratoires improvisés, certains pour se rappeler qu'en cet endroit un pèlerin est décédé... d'autres simplement pour déposer une prière, au pied d'une statue de Marie, ou d'une petite croix, ou sur un petit monticule de pierres :  "Seigneur faites que la Corée puisse être réunie" "Pour que Pilar et Yolanda guérissent du cancer" ...

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Nous ne pouvons pas terminer sans remercier  tous ceux qui nous ont accueillis dans les gîtes, spécialement ceux qui le font bénévolement, les "hospitaliers", qui donnent quelques semaines de leur temps pour accueillir les pèlerins, leur servir un repas chaud, les conseiller, leur proposer un temps de prière.  Merci aussi aux prêtres qui célèbrent la messe pour les pèlerins, vers 19h30 ou 20h, et quelquefois proposent pour eux une prière ou une bénédiction.  



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Date de création : 01/02/2017 @ 18:12
Dernière modification : 01/02/2017 @ 18:12
Catégorie : Les échos des relais - Pellouailles les vignes
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